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cène de vie pour Mr Peep
Maman qui rentre du boulot plus tot ! Ah l'occasion était trop belle ! Aussitot dit aussitot fait, je l'attrape par le string et direction le débats (non pas celui de chirac et des trois graces...) pas moyen d'y échapper, une semaine d'économies à dépenser...
La besogne achevée, je suis pris d'une irresistible envie de pipi, et là tronant comme le maitre des lieus que je suis, je me laisse aller quand soudain le post surgit !!! C'est dingue l'inspiration non ???
...Une
grosse gorgée d'air frais, et on plonge. J'ouvre la porte, et me voilà
dans cette salle à l'air quelque peu nauséabonde, au sol un peu crado,
avec quelques bouts de PQ rose brunis par la boue des chaussures qui
ont été on sait trop où, qui flottent à moitié sur un centimètre ou
deux d'eau, de boue, de pisse de mecs qui savent pas viser, et d'autres
ingrédients réjouissants....Et
j'oublie le savon qui tombe par terre quand on se secoue les mains.
C'est vrai, on s'imagine pas, sur le moment, que par ce geste innocent
on massacre des milliers de bactéries innocentes, leurs rêves, leur
jeunesse, leurs espoirs, mais à mon avis si on en avait une idée on
serait moins étonné que les survivantes s'attachent à nous pourrir la
vie. Je piétine donc la marée agonisante des bactéries sans aucun
remords, dans l'indifférence générale, je referme la porte derrière
moi, et je constate avec dépit qu'elles sont pleines à craquer, ces
chiottes, fait chier, c'est le cas de le dire, surtout que ça presse,
merde.Voyons
voir les possibilités qui s'offrent à moi. Les pissotières sont toutes
prises d'assaut, et la relève immédiate semble assurée. Un coup d'oeil
vers les chiottes ou on peut s'asseoir, rouge, rouge , rouge, blanc.
Ah, génial ! Je vais pouvoir me lâcher, vider cette vessie qui me
torture depuis un quart d'heure, tellement que je suis obligé de courir
sur place de me remuer le cul jusqu'à choper des crampes au postérieur.
Ma main s'approche de la poignée, j'appuie, je pousse... Ah !
Excusez-moi monsieur. Tu pourrais penser à fermer à clef connard,
j'avais déjà baissé ma braguette, maintenant ça presse deux fois plus
je suis frustré par mes excréments qui réclament leur liberté.Putain,
en plus il y a un autre mec qui fait la queue, enfin la queue dans le
sens file d'attente, je parle. On se regarde vite fait, limite
innocemment mais dans nos esprits c'est une joute qui se joue là, un
combat où lui a la légitimité. Je m'incline, bon prince, il était là
avant. Bon. Grouillez vous bande de crétins, merde.
Ah, le vieux à droite est en train de secouer, pour faire tomber les
dernières gouttes d'urine dans la cuvette, optimisant ainsi la
proportion de celles qui seront arrivées à bon port plutôt que dans son
slip, c'est cool, plus qu'un et ce sera mon tour. Mais l'autre mec est
déjà sur le coup, j'ai peut être pas pris l'emplacement le plus
stratégique, quoi que... Miracle ! Sans prévenir,
sans ménagement aucun pour son calbut, un splendide spécimen de
camionneur moustachu viens de ranger son sexe dans le garage, tant pis
pour les dernières gouttes, et avec une agilité, une grâce, dirait-on,
il se retourne, triomphant, la tête haute, la main un peu mouillée et
les yeux déjà tournés vers l'horizon, et s'en va, repu, ou plutôt,
vidé. Juste devant moi. Là, désolé mon gars, pas de pitié, la
trajectoire et libre, je sens déjà venir en moi le sentiment de
soulagement intense de celui que la bienséance et l'hygiène, concepts au mieux bourgeois, au pire fasciste (où l'inverse ?- les premiers sont plus nombreux, plus éduqués et plus tenaces) ont empêché un moment de satisfaire ses envies les plus primaires.
Je me vide, c'est trop bon, putain. Bon, évidemment, ce serait mieux
d'être seul, il y a des jours ou je me dis qu'il n'y a pas de plaisir
sans partage, mais pisser, c'est l'exception qui confirme la règle. Je
sais que je suis bizarre, mais là, je crois en l'omniscience de mon
propos.Si
vous en doutez, je vous invite cordialement à faire l'expérience :
prenez des toilettes publiques avec quatre pissotières, vides au moment
ou vous arrivez. Prenez place à l'une des pissotières du milieu, gauche
ou droite, c'est totalement indifférent. Attendez que quelqu'un d'autre
rentre (choisissez bien vos chiottes publiques et votre horaire si vous
avez d'autres réjouissances de prévues dans la journée, sinon vous
pouvez attendre longtemps). Bon, alors mettons que vous attendez pas
trop longtemps, et que quelqu'un rentre. Il va systématiquement
(et j'insiste avec une attention toute particulière sur le
systématiquement) se placer sur la pissotière à l'extrême inverse de
celle ou vous vous trouvez. Pissez est un plaisir dont on jouit seul,
peut être un de ces moments d'intimité, que dis-je, de misanthropie,
les plus profonds que l'on puisse connaître. Pour en jouir pleinement,
pour profiter de ce moment au maximum, il faut pouvoir garder ses
distances avec les autres. Quand on pisse à côté de quelqu'un, on sait
jamais trop ou regarder, c'est vrai ça, où c'est qu'on pose les yeux,
au moins quand on est assis et qu'on chie on peut lire les inscriptions
marquées sur la porte, genre "pousse au lieu de regarder le plafond" ou
"Mimi ta femme elle suce comme une reine", mais quand on pisse, on sait
pas trop quoi regarder, si on regarde sa bite on passe pour un
égocentrique, (voir, en fonction de son humeur, du temps depuis le
réveil, des personnes croisées auparavant, et de tout un tas de trucs
qu'on maîtrise plus ou moins, peut être un ego avec la trique, mais ça,
pour le coup, c'est vraiment pas pratique pour pisser), si on regarde
un peu de côté on voit la bite du voisin, (c'est toujours un peu
tentant de jeter un petit coup d'œil, voir si la mienne est plus grosse
mais on le fait rarement- peur de la comparaison ?), devant son nez il
n'y a rien à voir à part des carreaux de carrelages un peu jaunis par
le temps. Bon, j'assume mon égocentrisme et je regarde ma bite, au
moins ça diminue les risques d'en foutre à côté. Mes yeux sont rivés
sur mon gland qui me libère du superflu de flotte de bière et de coca,
et ils restent là bien sagement, presque pudiques.Et
voilà, c'est terminé ou presque, le jet diminue, les risques pour mon
futal et pour le sol n'en sont qu'amplifiés. On pousse, un petit jet
encore, c'est pas tout à fait fini. Encore quelques petits coups. Merde, il y en reste un peu, je le sens,
mais il va falloir tirer délicatement -car c'est un geste extrêmement
subtil- sur mon prépuce pour aller le récupérer. Coup d'œil vers la
droite, vers la gauche, bon, de toute façon c'est la misère humaine,
c'est notre lot à tous, enfin, vous on vous à peut être appris à pisser
sans vous en foutre sur les mains, mais moi dans mon école ils ont du
faire ça un jour où j'étais pas là, peut être que j'avais la grippe ce
jour là, pourtant c'est une leçon essentielle ils auraient pu faire ça
un jour ou on y était tous ou prévoir une séance de rattrapage ces
connards. Bon, ben je tire délicatement sur mon prépuce, comme ça au
moins mon calbut restera sec, et de toute façon, moi on m'a appris à me
laver les mains.Et
la braguette de se refermer, je me retourne à mon tour pour le plus
grand soulagement de ceux qui attendent derrière moi. Direction lavabo,
d'un pas ferme et déterminé, ma quête est terminée, je n'ai plus grand
chose à faire ici. Deuxième queue, enfin, deuxième file d'attente,
parce que les queues, c'est pas ce qui manque ici, et perso vu la place
qu'une seule peut prendre dans mon cerveau, je préfère m'en arrêter là,
mais bon, là, aucune urgence, au bout de quelques minutes on est
presque dans son élément. Des robinets, des mecs qui se recoiffent, un
gamin qui demande à son père ce que c'est les trucs à vendre dans la
machine, normal quoi.Y
a un truc marrant, c'est de voir les gens se regarder dans la glace,
mais en même temps c'est gênant. Et oui, chiotte publique, lieu ou l'on
renonce à son intimité par excellence, mais on s'en fout. Lieu ou l'on
perçoit sans même le vouloir un bout plus ou moins gros d'intimité des
autres, sans pour autant y attacher une quelconque importance. Il y a
des fois ou on croise des gens et on a l'impression de s'être déjà vu
quelque part, et on se demande où. Et autant on a le réflexe de penser
supermarché, RER, stade de foot, autant on pense jamais aux chiottes
publiques. Pourtant j'ai du en voir, des gens, aujourd'hui, des riches,
des pauvres, des rustres, des romantiques, des destins que rien n'amène
à se croiser et qui pourtant, un beau matin sur une aire d'autoroute,
se croisent, l'air de rien, le regard baissé, presque gênés parfois
d'être là. Chiottes publiques, parties intimes, paradoxe naturel, sociologie scatophile.
Voilà, je suis vidé du superflu de mes pensées, jusqu'à dans quelques
minutes ou quelques heures, jusqu'à ce que je digère de nouvelles
inspirations et que je les régurgite d'une façon ou d'une autre. Comme quoi on peut pisser philosophiquement.
Sacré Mr Peep va ! t'en fera jamais d'autres...
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Commentaires
2absalomDimanche 17 Avril 2005 à 02:283TschokLundi 18 Avril 2005 à 15:44diagonales?
peu de respect pour mon inspiration!!!j'espère que tu pisse pas dans l'meme esprit, les pompes ça repousse pas!9hammilMardi 19 Avril 2005 à 18:31J'essai de viser juste !
Avec trois litres de biéres dans le sang, c'est un vrai challenge de viser juste. Et dans ce cas, on pense pas forcement au pompes.11hammilMardi 19 Avril 2005 à 18:39Zizil
En général, je trouve toujours un endroit où je peux dormir à coté bar, et j'ai des pompes inusables.12TschokMardi 19 Avril 2005 à 18:41Pisser en diagonale
Il existe également une explication scientifique, celle dite du rabin Sloïm, qui coupait de travers. Des miliers d'enfats traumatisés à vie. Affreux.éppatante...
cette façon que les mecs ont de pisser non je déconne mais franchement ça a l'air d'etre toute une stratégie^^ sinon tu crois qu'elles meurent les bactéries quand on marche dessus???? et puis je pensais à un truc sérieux,les toilettes publiques c'est pas pour les compléxés du zizi mdr les pauvres^^ voilà bonne soirée.Elo.
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une bonne nouvelle: j'aurai de la lecture lundi. Sur ce bon week end.